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Actualité - Droit du dommage corporel - Publiée le 24 mars 2025
L’essor des trottinettes électriques a transformé notre façon de nous déplacer en milieu urbain. Pratiques, rapides et écologiques, elles se sont imposées comme un moyen de transport prisé. Mais leur statut juridique, longtemps flou, a été clarifié par un décret du 25 octobre 2019 qui les reconnaît comme des véhicules terrestres à moteur (VTM).
Une récente décision du Tribunal de Bordeaux en date du 25 février 2025 vient toutefois en préciser les conséquences, avec un impact majeur sur l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation.
Depuis le décret du 25 octobre 2019, la trottinette électrique est officiellement reconnue comme un VTM, ce qui signifie qu’elle est soumise aux règles applicables aux véhicules motorisés. Toutefois, une question essentielle se posait encore : cette qualification juridique impacte-t-elle l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation impliquant ces engins ?
Le Tribunal de Bordeaux a apporté une réponse claire le 25 février 2025 en confirmant que l’utilisation d’une trottinette électrique prive son utilisateur du statut de piéton au sens de la loi Badinter. Une décision qui redéfinit les règles d’indemnisation et complique la situation des victimes.
La loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter, est la référence en matière d’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation. Son objectif est clair : protéger les victimes non conductrices, notamment les piétons et cyclistes, en leur garantissant une prise en charge rapide et élargie de leurs préjudices corporels.
Or, la reconnaissance des trottinettes électriques comme VTM depuis 2019 a une conséquence directe et lourde : son utilisateur cesse d’être considéré comme un piéton aux yeux de la loi. La décision du Tribunal de Bordeaux de 2025 vient confirmer que toute personne circulant en trottinette et renversée sur un passage piéton perd le bénéfice de la protection automatique accordée aux piétons par la loi Badinter.
En d’autres termes, alors qu’une personne traversant à pied aurait été indemnisée sans discussion, un usager de trottinette électrique devra, lui, prouver qu’il n’a commis aucune faute ayant contribué à l’accident. Ce changement peut entraîner une réduction, voire une exclusion totale de son droit à indemnisation.
Cette jurisprudence soulève des enjeux majeurs pour les victimes. Désormais, un conducteur de trottinette électrique accidenté pourrait se voir opposer une faute, comme un manque d’attention ou une vitesse excessive, pour réduire son droit à réparation.
Les compagnies d’assurances, qui jusqu’alors étaient tenues à une indemnisation quasi automatique des piétons accidentés, pourraient exploiter cette nouvelle qualification juridique pour contester ou minorer l’indemnisation des victimes circulant en trottinette.
Au vu de cette évolution jurisprudentielle, il est recommandé aux usagers de trottinettes électriques :
La reconnaissance de la trottinette électrique comme VTM depuis 2019 a redéfini les règles applicables aux accidents impliquant ces engins. La décision du Tribunal de Bordeaux du 25 février 2025 enfonce le clou en confirmant que leurs utilisateurs ne bénéficient plus de la protection renforcée de la loi Badinter.
Dans ce contexte, l’accompagnement par un avocat aguerri peut s’avérer indispensable pour garantir une indemnité à la hauteur du préjudice subi. Il est essentiel pour toute victime d’accident impliquant une trottinette électrique de connaître ses droits et d’agir en conséquence.
Retrouvez la décision du Tribunal judiciaire de Bordeau : TJ Bordeaux, 3 févr. 2025, n° 20/03586
Photo de Marek Rucinski sur Unsplash
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